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OCDE: la Belgique enregistre la croissance la plus rapide d'infirmiers formés à l'étranger
04/11/2025 - 02:25
Photo: Shutterstock

Le secteur des soins de santé offre une bonne illustration de la nécessité de soutenir les employeurs pour leur rôle clé dans l'intégration des travailleurs immigrés, ressort-il lundi du dernier rapport de l'OCDE sur les migrations, qui souligne le cas de la Belgique.

La part des médecins nés à l'étranger et exerçant dans les 38 pays de l'OCDE a augmenté de sept points de pourcentage au cours des deux dernières décennies, passant de 21% à 28%, selon ce rapport.

La Belgique, bien qu'affichant encore une part relativement faible de personnel infirmier formé à l'étranger, enregistre la croissance la plus rapide en valeur relative, observe l'organisation: entre 2010 et 2023, ce personnel y a quadruplé, "signe d'un virage marqué en faveur du recrutement à l'international en réaction aux tensions dans les effectifs nationaux".

"Face aux difficultés qu'elles rencontrent à attirer et à retenir du personnel infirmier, les trois régions belges (Flandre, Wallonie et Bruxelles) ont élaboré chacune leur stratégie individuelle." L'un des problèmes fondamentaux est toutefois celui de la reconnaissance des qualifications acquises à l'étranger, selon l'organisation.

L'OCDE note que des pays comme l'Allemagne, la Belgique, le Canada, l'Espagne et le Luxembourg font de plus en plus coïncider leurs politiques migratoires avec les pénuries de main-d'œuvre, non seulement dans les soins aux personnes, mais aussi dans les technologies de l'information et dans les métiers qualifiés.

"Les immigrés sont des travailleurs essentiels aussi dans d'autres secteurs tels que l'agriculture, la construction, l'hébergement et la restauration", ajoute l'organisation.

En moyenne, dans l'OCDE, près de 77% des immigrés étaient actifs sur le marché du travail en 2024. Mais avec un taux de 68,4 %, la Belgique figure parmi les pays présentant la plus faible activité immigrée.

Plus globalement, après trois années de fortes augmentations post-pandémiques, la migration permanente vers les pays de l'OCDE a diminué de 4 % en 2024. Le total de 6,2 millions de nouveaux immigrés permanents reste néanmoins "historiquement élevé", 15 % au-dessus des niveaux de 2019, selon l'organisation dirigée par Mathias Cormann (qui a lui-même migré de Belgique en Australie il y a 25 ans).

Si l'on considère seulement l'UE, la migration permanente vers les Vingt-sept a diminué de 8 %, seuls l'Irlande et la République tchèque ayant enregistré une hausse. Pour la Belgique, c'est le statu quo par rapport à 2023. Le regroupement familial (34 %) reste la principale motivation pour migrer vers les pays de l'OCDE. Le nombre de travailleurs migrants a diminué (-21%).

La migration pour raisons humanitaires, quant à elle, a fortement augmenté. Le nombre de demandes d'asile a atteint un niveau record avec environ 3,1 millions de nouvelles demandes en 2024 dans les pays OCDE, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2023. En chiffres absolus, les États-Unis, l'Allemagne et le Canada reçoivent le plus grand nombre de demandes d'asile. La Belgique occupe la dixième place. L'année dernière, elle a enregistré plus de 33.000 nouvelles demandes d'asile, soit une augmentation en ligne avec celle observée dans l'ensemble de l'OCDE.

source: belga