Formulaire de recherche

Des associations dénoncent les dérives de la médicalisation de la perte de poids
04/11/2025 - 02:23
Photo: Shutterstock

Des collectifs, associations, membres du personnel soignant et personnalités militantes de plusieurs pays européens alertent, dans une tribune, sur les dérives liées à la diffusion massive de médicaments amaigrissants comme le Wegovy ou le Mounjaro. Le texte, publié sur Le Club de Mediapart, est intitulé "Refuser la perte de poids comme politique de santé publique".

Les auteurs, parmi lesquels plusieurs acteurs belges de la lutte contre la grossophobie, dont les collectifs Fat Friendly, La Grosse Parole, Corps Cools et O'Yes, dénoncent une "offensive pharmaceutique" menée par les laboratoires Novo Nordisk et Eli Lilly, accusés "d'instrumentaliser la haine des corps gros au nom de la santé et dans une logique marchande". Les associations militantes soulignent les effets secondaires sévères de ces traitements, les risques de dépendance et la reprise rapide du poids après leur interruption.

La tribune, également signée par des personnalités féministes telles que les journalistes Lauren Bastide, Florence Hainaut, le médecin-écrivain Martin Winckler, l'autrice Myriam Leroy et l'artiste Barbara Butch, plaide pour l'abandon d'une médecine centrée sur le poids au profit d'une approche inclusive inspirée du modèle HAES - Health at Every Size ("la santé à toutes les tailles").

Les signataires proposent de former le personnel soignant à la lutte contre la grossophobie, de réviser les indicateurs médicaux comme l'IMC et de garantir l'accès aux soins pour toutes les personnes, quelle que soit leur corpulence. Ils plaident aussi pour une meilleure représentation des corps gros dans les espaces publics et culturels.

Les auteurs estiment que les politiques de santé actuelles perpétuent une vision stigmatisante du "surpoids", au détriment d'une approche fondée sur la prévention, la diversité corporelle et l'accès universel aux soins. "Il ne s'agit pas de santé, mais de contrôle social", soulignent-ils, appelant à une médecine indépendante des intérêts économiques des laboratoires pharmaceutiques.

source: belga