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Souvent considérés comme insensibles à l’immunothérapie, les cancers prostatiques peuvent être éveillés selon des chercheurs étasuniens…
Un essai clinique précoce de phase I (NCT03262103) a exploré la sécurité et les signaux d'efficacité d'une approche d'immunothérapie intratumorale chez 12 hommes atteints d'un cancer de la prostate à risque intermédiaire ou élevé. L'étude a testé le poly-ICLC, un composé mimant un virus qui active le système immunitaire.
Le traitement néoadjuvant a été administré en deux doses : une injection directement dans la tumeur, guidée par l’imagerie, pour déclencher une réponse immunitaire locale, suivie d'une injection intramusculaire pour amplifier cette réponse.
L’objectif était d'entraîner le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses avant l'ablation. Les résultats montrent que la thérapie a été bien tolérée et a réussi à activer l'immunité locale. Cette activation a été attestée par le recrutement de cellules immunitaires, une modification des profils géniques, et la création de foyers de cellules immunitaires au sein de la tumeur.
Pour les chercheurs, cela démontre que le système immunitaire du cancer de la prostate peut être réactivé. Le cancer de la prostate à haut risque a souvent été résistant à l'immunothérapie, car les tumeurs ne déclenchent pas naturellement de réponses immunitaires fortes. Les chercheurs suggèrent que cette stratégie pourrait transformer ces tumeurs « froides » en tumeurs « immuno-actives », grâce à cette stratégie « d'autovaccination » tumorale. L'approche ne dépend pas d'une seule cible tumorale, mais entraîne le système à reconnaître la tumeur dans son ensemble. Ces données posent les bases pour de futurs essais de phase II afin de tester le bénéfice clinique et les combinaisons possibles avec d'autres immunothérapies ou des thérapies hormonales.
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