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La période de transition ménopausique est fréquemment associée à des manifestations cognitives subjectives, souvent décrites comme un « brouillard cérébral » (« brain fog »), englobant l'amnésie, la réduction de la concentration, et la fatigue mentale. Une revue bibliographique récente a été menée pour élucider le lien entre ces symptômes et les altérations structurelles cérébrales induites par les fluctuations hormonales.
Les études analysées ont révélé des diminutions du volume de la substance grise dans des régions cérébrales cruciales pour la cognition, incluant le cortex frontal, le cortex temporal et l'hippocampe, structures majeures dans les processus mémoriels et la prise de décision. Ces réductions ont été associées à des déclins des performances mémorielles spécifiques, notamment les capacités verbales et visuospatiales. De plus, une prévalence accrue d'hypersignaux de la substance blanche, visibles en IRM et indicatifs de lésions tissulaires, est observée, particulièrement chez les femmes ayant une ménopause précoce ou des bouffées de chaleur fréquentes. Ces lésions sont probablement dues à une perfusion sanguine réduite dans la substance blanche et sont corrélées à un risque accru de symptômes neurologiques, tels que les troubles de l'équilibre, l'altération de l'humeur, le déclin cognitif, ainsi qu'une probabilité élevée d'accident vasculaire cérébral et de démence.
Néanmoins, des données suggèrent une récupération partielle du volume de la substance grise après la ménopause, témoignant de la neuroplasticité adaptative cérébrale. Une densité accrue des récepteurs d'œstrogènes durant la transition ménopausique pourrait également représenter une tentative compensatoire face à la diminution des taux hormonaux, bien que ce phénomène ait parfois été relié à de moins bonnes performances mémorielles. Les altérations de la réactivité cérébrovasculaire et du métabolisme énergétique cérébral soulignent davantage l'impact de cette transition sur l'intégrité neurale et la résilience fonctionnelle.
Présenté lors du congrès annuel de la Menopause Society, mieux comprendre les facteurs sous-jacents aux préoccupations cognitives permet d'identifier des thérapies efficaces.
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