La communication est toujours difficile et surtout lorsqu’elle concerne l’annonce d’un diagnostic grave. Une équipe de chercheurs étasuniens a analysé les Never Words, et propose des solutions…
Bien que les avancées fulgurantes dans le traitement des maladies graves, telles que le cancer, l'insuffisance cardiaque chronique et les maladies pulmonaires en phase terminale, soient encourageantes, certaines composantes « atemporelles » de l'expérience des patients demeurent, notamment la peur. Les chercheurs soulignent que la communication sur la nature, le but et la durée des traitements complexes, ainsi que la définition d'attentes réalistes, se heurte toujours à des expériences patientes, telles que la peur, les émotions intenses, le manque d'expertise médicale et l'espoir irréaliste de guérison.
Même un seul mot peut effrayer les patients et leurs familles, diminuer leur autonomie et potentiellement rendre inefficace la prise de décision partagée. Selon les chercheurs, l’utilisation d’un langage insensible pour transmettre des informations cruciales pourrait exacerber la détresse émotionnelle des patients, ce qui échapperait parfois au radar des praticiens de la santé.
Les « mots interdits » identifiés incluent des expressions telles que : « Il n'y a rien d'autre à faire », « Elle ne s'améliorera pas » ou encore « Retirer les soins ». Ces termes peuvent saper la confiance des patients et de leurs familles, les empêchant de s'exprimer librement. Des alternatives sont proposées, comme remplacer « Elle ne s'améliorera pas » par « Je suis préoccupé qu'elle ne s'améliore pas », et reformuler des termes comme « Nous allons affronter cette maladie difficile ensemble » plutôt que « combattre » ou « lutter ».
Les chercheurs recommandent que cette discussion soit intégrée dans la formation des médecins, en particulier dans les écoles de médecine, pour éviter l'usage de tels termes.
Never-Words: What Not to Say to Patients With Serious Illness