
L’ABSyM a pris connaissance du « Plan retour au travail » du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. Nous souscrivons à l’objectif de réintégrer plus rapidement les malades de longue durée. Un retour au travail en temps opportun serait favorable non seulement au patient, mais à l’ensemble de la société. Cependant, force est de constater que nous vivons à une époque où les maladies sont devenues plus complexes. Outre les problèmes physiques, des facteurs psychosociaux, des problèmes de santé mentale et le contexte social jouent également un grand rôle. Plus le retour au travail est retardé, plus ce retour devient difficile pour le patient. Il est donc important que les patients soient correctement accompagnés afin de pouvoir reprendre le travail au plus vite, mais surtout de se sentir mieux rapidement. Le médecin joue évidemment un rôle clé dans ce processus. Dans l'intérêt du patient, le médecin doit donc pouvoir juger librement et sans pression. L’ABSyM n’est pas en faveur du transfert de la culpabilité. Sanctionner les médecins nous semble excessif. Nous craignons que les médecins qui pourraient prescrire « trop » de certificats de maladie par rapport à la moyenne ne traitent plus certains patients par crainte d'être sanctionnés. Cette approche risque de rompre la confiance entre le médecin et le patient et de pénaliser le patient.
Par ailleurs, il est étrange qu'un médecin risque d'être puni parce que son patient est malade.
D’autres acteurs sont également présents tout au long de ce processus.
L’ABSyM plaide donc pour une approche raisonnable et partagée, respectant chaque acteur du parcours :
- Au cours des premiers mois de maladie (par exemple jusqu'à trois mois), le médecin généraliste reste le point de contact. Il constate la maladie, traite le patient et évalue ses possibilités.
- À partir du quatrième mois, une évaluation multidisciplinaire est mise en place, où les médecins du travail et les spécialistes de la réintégration examinent ce qui est encore possible en termes de retour au travail ou de travail adapté. Cela se fait idéalement par un organisme indépendant, séparé des mutuelles.
Sanctionner ne résoudra pas le problème. Un processus bien pensé, oui.
Aujourd’hui, un tel parcours d’accompagnement existe à peine. En outre, les patients doivent aussi être accompagnés et motivés dans un processus de remise en travail. Seule une collaboration efficace - médecin, patient, employeur, gouvernement – permettra une réintégration réussie. Selon nous, un parcours mûrement réfléchi pour les malades de longue durée sera bien plus efficace pour les patients, le taux d'emploi et les médecins plutôt qu’un système qui sanctionne les médecins.
Dr Johan Blanckaert, Président ABSyM-BVAS
Dr Jos Vanhoof, Président VAS
Dr Luc Herry, Président ABSyM Wallonie