
Des chercheurs étasuniens ont identifié un récepteur de prostaglandines spécifique qui est responsable de la médiation de la douleur, mais pas des processus inflammatoires. Cette découverte permettrait de développer de nouvelles classes d'analgésiques plus sélectifs, potentiellement dénués des effets secondaires majeurs associés aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Comme on le sait, l'utilisation à long terme des AINS engendre des risques sérieux, notamment des lésions de la muqueuse gastrique, des problèmes rénaux, hépatiques et cardiovasculaires. De plus, inhiber l'inflammation pourrait également potentiellement retarder la guérison et la récupération post-traumatique.
L'approche idéale pour traiter la douleur médiée par les prostaglandines serait de la réduire sélectivement sans compromettre l'action protectrice de l'inflammation. L'étude s'est concentrée sur la prostaglandine E2 (PGE2), considérée comme le médiateur principal de la douleur inflammatoire, et plus spécifiquement au niveau des cellules de Schwann. Ces cellules, localisées dans le système nerveux périphérique, jouent un rôle notable dans la migraine et d'autres syndromes douloureux.
La PGE2 interagit avec quatre récepteurs (EP1 à EP4). Contrairement aux hypothèses antérieures qui pointaient vers le récepteur EP4, les chercheurs ont utilisé une approche ciblée et ont découvert que le récepteur EP2 était largement responsable de la perception douloureuse. L'administration locale de molécules pour inactiver sélectivement le récepteur EP2 dans les cellules de Schwann a éliminé les réponses douloureuses dans des modèles murins, tout en permettant à l'inflammation de suivre son cours normal. L'équipe a donc réussi à « découpler l'inflammation de la douleur ».
L'activation du récepteur EP2 dans les cellules de Schwann humaines et murines a été confirmée comme soutenant les réponses douloureuses par le biais d'une voie distincte des mécanismes inflammatoires. L'antagonisme de ce récepteur permettrait de contrôler la douleur sans les effets indésirables inhérents aux AINS. Les études précliniques se poursuivent afin d'explorer l'utilisation d'antagonistes de l'EP2 dans le traitement des douleurs inflammatoires.