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Un vaccin administré durant la grossesse et un nouvel anticorps monoclonal à injection chez l'enfant contre le virus respiratoire syncytial (VRS) feront leur apparition sur le marché belge en 2024, indique jeudi le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) dans un communiqué. Plusieurs décennies de recherches ont été nécessaires à la création de ces deux agents préventifs que le CSS qualifie de "sûrs".
Le CSS recommande l'utilisation, dès qu'ils seront disponibles, du nouvel anticorps monoclonal (nirsevimab) à administrer à l'enfant, et du vaccin destiné aux femmes enceintes pour protéger leur enfant dès la naissance. Le nirsevimab, connu sous le nom de marque Beyfortus®, a reçu l'approbation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) en 2022. "Une seule injection suffit pour une protection d'environ cinq mois, réduisant le risque d'infection par le VRS de 75% et le risque d'hospitalisation de 79%", assure le CSS.
Le vaccin maternel, connu sous le nom de marque Abrysvo®, a reçu le feu vert de l'EMA en août. "Une injection pendant la grossesse (de préférence entre 28 et 36 semaines) pourrait protéger le bébé de la naissance jusqu'à l'âge de six mois, réduisant le risque d'infection sévère par le VRS de 69% et le risque d'hospitalisation de 57%", précise le Conseil.
En Belgique, le nombre d'infections par le VRS chez les enfants de moins de cinq ans est d'environ 14.500 par an, dont 3.200 à 3.600 entraînent une hospitalisation, selon une estimation.
Le VRS est la principale cause d'infections des voies respiratoires inférieures ou bronchiolites chez les bébés de moins d'un an et la deuxième cause de leur décès dans le monde. Les formes peuvent être sévères avec des difficultés respiratoires importantes ou une pneumonie. "Chaque hiver, il est responsable d'une pression importante sur le système de soins de santé en Belgique", rappelle le CSS. Chaque année, des enfants sont transférés dans un autre centre à cause d'un manque de lits disponibles.
En raison de l'ampleur de la morbidité liée à ce virus, le Conseil souhaite encourager la prévention contre le VRS pour tous les nourrissons de moins d'un an au cours de leur première saison épidémique de VRS, et pour les enfants âgés de un à deux ans présentant un risque plus élevé d'infections graves en raison d'autres comorbidités, au cours de leur deuxième saison épidémique de VRS.
Jusqu'à présent, seul le palivizumab, également connu sous le nom de marque Synagis®, permettait de prévenir le virus en Belgique. Sa procédure d'administration exigeait que l'enfant reçoive une injection intramusculaire mensuelle sur cinq mois. C'est pour cette raison ainsi que son coût élevé qu'il n'est indiqué que pour les patients à très haut risque de complications graves dues au VRS.
Afin de déterminer la meilleure stratégie vaccinale, des questions subsistent concernant la pertinence d'un schéma saisonnier de prévention ou non, le meilleur moment pour administrer le vaccin au cours de la grossesse, les prix, d'éventuels remboursements, la co-administration des deux agents préventifs, la durée exacte de la protection et le rapport coût-efficacité.
source: belga