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La question des chercheurs de l'université de Würzburg en Allemagne est de savoir que certaines maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, comme la maladie de Crohn, affectent à la fois l'intestin grêle et le côlon, alors que d'autres, comme la colite ulcéreuse, se limitent au côlon ?
Les scientifiques ont créé désormais en laboratoire de générer des versions miniatures de pratiquement n'importe quel organe de notre corps, y compris la peau, le cerveau et l'intestin. Ces structures tridimensionnelles sont générées à partir de cellules souches et sont appelées "organoïdes".
Avec un diamètre d'environ 0,5 millimètre, les organoïdes peuvent n'avoir que la taille d'un grain de moutarde, mais ils présentent une remarquable similitude avec les organes réels. Les organoïdes contiennent les mêmes types de cellules que l'organe réel. Les cellules souches à partir desquelles les organoïdes sont générés contiennent une sorte d'identité tissulaire préprogrammée. La cellule souche "sait" de quel organe elle provient et même en culture, elle produit les types de cellules qui sont présentes dans cet organe dans notre corps. Ils ont pu générer ainsi de organoïdes de l'estomac, de l'intestin grêle et du côlon. Ils ont découvert une complexité moléculaire d'une ampleur inattendue, révélée par le séquençage de l'ARN, qui reflète l'activité génique des cellules.
L'une de leurs conclusions est que les organoïdes des différents segments du tube digestif activent des programmes génétiques spécifiques, en fonction de leur identité tissulaire.
L'organisation particulière des sites de liaison du système immunitaire peut jouer un rôle dans les maladies inflammatoires spécifiques à l'organe. Elle pourrait même être pertinente pour l’étude du cancer, où l'inflammation chronique est également impliquée. Pour savoir si c'est le cas et comment l'inflammation pourrait contribuer à la cancérogenèse, il faut poursuivre les recherches, pour lesquelles les organoïdes constituent une nouvelle base.
Non seulement les organoïdes peuvent être générés rapidement et en grand nombre en laboratoire, mais ils présentent l'avantage supplémentaire de se composer de tissu humain et de former une représentation approximative d'un organe humain. Comme il existe des différences substantielles entre l'homme et l'animal, les organoïdes peuvent contribuer à réduire les expériences sur les animaux et à mettre en lumière des maladies uniquement humaines. Ils jouent également un rôle de plus en plus important dans le développement des médicaments.
De plus, les organoïdes ouvrent des voies entièrement nouvelles pour l'étude des processus moléculaires de base dans un modèle biologiquement réaliste.