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Les rémunérations et honoraires des pharmaciens qui ne sont pas directement liés à la délivrance d'un médicament remboursé feront désormais l'objet d'un suivi distinct, dans le cadre d'une nouvelle « ligne spécifique » créée dans le budget 2024 de l'INAMI. En quoi est-ce une évolution importante pour notre profession? Explications.
La demande de créer, dans le budget de l'INAMI, un « objectif budgétaire partiel » pour les pharmaciens d'officine, distinct du budget global des spécialités pharmaceutiques, ne date pas d'hier! Cela fait même des années que l'APB travaille et plaide pour la création d'une ligne budgétaire spécifique pour notre secteur. Car celle-ci permettrait notamment de :
- distinguer clairement nos honoraires/revenus de ceux des autres acteurs repris dans le budget des spécialités pharmaceutiques, et donc de suivre –de façon transparente– l'évolution de notre rémunération, indépendamment de l'évolution du coût des médicaments;
- mener des discussions budgétaires avec les autorités dans un cadre indépendant de l'industrie pharmaceutique, et donc de préparer (et gérer) un budget spécifique, qui prenne dûment en compte les (nouvelles) prestations déployées en officine et les objectifs de santé confiés à notre profession.
Une telle approche s'intègre évidemment dans la stratégie poursuivie depuis des années par l'APB qui vise à rendre notre système de rémunération plus solide et durable, en instaurant progressivement des nouveaux mécanismes de rémunération (pour les services de soins pharmaceutiques) qui ne sont pas liés au prix et/ou au volume des médicaments délivrés. Pensez, par exemple, à l'honoraire forfaitaire pour le pharmacien de référence ou aux honoraires pour les entretiens BUM… Dissocier les soins du pharmacien du coût des médicaments, donc ! De ce fait, maintenir ces rémunérations dans le budget global des spécialités pharmaceutiques n'a plus vraiment de sens… et méconnaît l'évolution récente de notre profession !