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Epstein-Barr et SEP: le chaînon manquant
19/03/2024 - 11:40

L’association entre le virus Epstein-Barr (EBV) et la sclérose en plaques (SEP) semble de plus en plus évidente. Selon une étude cas-témoins étasunienne, c’est le peptidome qui semble le plus à même de révéler ce lien…

Il s’agit d’une étude prospective ayant inclus 30 patients SEP et 30 personnes sans SEP. L’objectif primaire des auteurs était  d’analyser la réponse sérologique à tous les peptides de l'EBV (peptidome) avant les premiers symptômes de la SEP et de déterminer si la maladie est associée à une réponse immunitaire distincte à l'EBV. Cela permettrait de savoir si des épitopes spécifiques de l'EBV dirigent cette réponse.

La collecte des données a été facilitée, car l’étude a été menée au sein des forces armées américaines où des examens sanguins réguliers sont obligatoires. Dès lors, le sang des participants SEP avait été stocké et a pu être analysé 1 an avant l’apparition du premier diagnostic de SEP. Les individus témoins étaient appariés pour l’âge, le genre, l’ethnie, la collecte de sang et l’appartenance à l’un ou l’autre groupement armé.

Les chercheurs ont analysé l’apparition d’anticorps anti-peptidome EBV. Ils ont découvert que les anticorps anti-EBNA-1, des antigènes antinucléaires spécifiques de l’EBV-1, étaient systématiquement plus élevés chez les personnes atteintes de SEP. Le ratio de risque entre le tertile le plus haut et le plus bas a été de 27,6 (IC95% 2,3-327,6 ; p=0,008). Après ajustement pour les anticorps contre EBNA-1, toutes les estimations de risque étaient réduites sauf pour 4 peptides restant significativement associés à la SEP.

Les auteurs concluent que des anticorps spécifiques à la SEP peuvent être retrouvés dans le sérum des personnes plusieurs mois avant l’apparition des premiers symptômes. Les anticorps anti-EBV dirigés contre au moins un épitope apparaissent donc comme un facteur de risque pour la SEP, mais des études complémentaires restent nécessaires.

Serologic Response to the Epstein-Barr Virus Peptidome and the Risk for Multiple Sclerosis