
L’usage du cannabis à des fins récréatives ou médicales s’est largement répandu dans nos populations. Des pédiatres lancent toutefois une alerte pour les mamans qui voudraient allaiter leur enfant…
Les chercheurs ont étudié les femmes ayant consommé de la marijuana pendant la période prénatale et qui ont accouché de leur bébé entre le 1er novembre 2016 et le 30 juin 2019. Ils ont recruté des femmes ayant des antécédents de consommation de marijuana pendant la grossesse/un test urinaire positif pour le THC lors de leur admission pour l'accouchement.
Toutes avaient l'intention d'allaiter et étaient prêtes à s'abstenir de consommer de la marijuana pendant six semaines après l'accouchement. Elles avaient aussi accepté de fournir des échantillons de lait, de sang et d'urine pendant ces six semaines.
Sur les 394 femmes qui ont été examinées, 25 se sont inscrites. Sept d'entre elles ont finalement réussi à s'abstenir de consommer de la marijuana pendant toute la durée de l'étude. Les raisons invoquées par les autres femmes pour expliquer leur incapacité à s'abstenir étaient le stress, le sommeil et le soulagement de la douleur.
L'étude a révélé que, si les concentrations de THC variaient d'une femme à l'autre (probablement en fonction de leur niveau de consommation, de leur IMC et de leur métabolisme), le THC était excrété dans le lait maternel de ces sept femmes jusqu'à six semaines. En fait, toutes les femmes avaient encore des niveaux détectables de THC dans leur lait maternel à la fin de l'étude.
Des études longitudinales menées dans les années ‘80 avaient déjà montré que les enfants nés de mères ayant consommé de la marijuana pendant leur grossesse présentaient des problèmes à long terme au niveau des fonctions cognitives et exécutives, notamment l'impulsivité, ainsi que des déficits en matière d'apprentissage, d'attention soutenue et de résolution de problèmes visuels. Cependant, il est aussi possible que d’autres facteurs confondants soient venus influencer ces résultats.
Quoi qu’il en soit, il semble indispensable d’avertir les consommatrices et leur conjoint de ce risque…
Persistence of Δ-9-Tetrahydrocannabinol in Human Breast Milk