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La 1ère ligne de soins en Wallonie selon Maxime Prévot
01/08/2016 - 02:29

Suite à la 6ème Réforme de l’Etat et aux accords de la Sainte Emilie, de nombreuses compétences en matière de Santé ont été transférées aux Régions, marquant ainsi un tournant majeur dans la gestion des politiques en la matière. Ainsi, l’organisation des soins de santé de première ligne et les  instruments de soutien aux professionnels de ce secteur ont été confiés à la Wallonie.

La première ligne de soins concerne l’ensemble des services courants de santé pouvant être dispensés de manière ambulatoire à domicile, dans une association de santé intégrée, dans un service décentralisé ou encore en cabinet privé par de nombreux professionnels de la santé (médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, dentistes, ergothérapeutes, etc.).  Point de contact privilégié du citoyen avec le système de soins de santé, ce niveau joue un rôle essentiel dans la prise en charge du patient, de la prévention au traitement  et l’accompagne tout au long de sa vie.

Au moment d’accueillir cette compétence, le Ministre Maxime PREVOT a proposé au Gouvernement wallon d’améliorer les dispositifs hérités du Fédéral et de les renforcer de manière à, conformément à la Déclaration de politique régionale, placer le patient au cœur de la première ligne de soins, tout en soutenant le travail de ces professionnels de la santé. La volonté du Ministre est également d’améliorer l’adéquation de ce niveau de soins de santé avec l’évolution de notre système de santé dont les enjeux sont les suivants :

-  Complexification de la gestion des problèmes de santé

Si la qualité de notre système de santé a pleinement contribué à l’allongement de l’espérance de vie - ce qui constitue une excellente nouvelle, la gestion des problèmes de santé, notamment en ce qui concerne les maladies dites « chroniques », s’est toutefois complexifiée, remettant en cause le paradigme « une cause, un effet, un traitement ».

-  Pénurie de médecins généralistes

Comme l’a souligné l'Office wallon de la formation et de l'emploi (Forem) lors de l’actualisation récente de la liste des métiers en pénurie, la Wallonie est confrontée à une pénurie de médecins généralistes, surtout en zone rurale (cf. tableau et carte en annexe). A l’heure actuelle, l’offre de médecins généralistes est considérée comme insuffisante dans 123 communes wallonnes.

-  L’accès aux soins de santé encore trop inégal entre couches de la population

Une accentuation des inégalités sociales en matière d’accès aux soins de santé est constatée en Wallonie. Ce phénomène a tendance à s’amplifier.

La note-cadre validée par le Gouvernement wallon, à l’initiative du Ministre Maxime Prévot, vise à offrir une réponse adéquate à ces enjeux primordiaux par la mise en œuvre de différentes mesures concrètes, concertées avec les acteurs concernés et, pour une partie des mesures, développées en collaboration avec le Fédéral et les autres entités fédérées. La Wallonie prend ainsi les responsabilités qui sont les siennes en optimisant les leviers qui sont désormais à sa disposition. Pour que ces mesures soient réellement efficaces, elles devront s’articuler aux mesures à prendre aux niveaux fédéral et communautaire, comme par exemple : la valorisation de la filière généraliste dans le cursus, la possibilité d’augmenter les quotas pour la médecine générale, garantir des mesures pour rendre la garde plus acceptable. Le Ministre Maxime PREVOT prendra les contacts nécessaires auprès des autres niveaux de pouvoir concernés pour les sensibiliser à ces enjeux.

Les mesures proposées au niveau wallon poursuivent les objectifs suivants :

-      d’encourager la prise en charge intégrée des patients et la collaboration multidisciplinaire ;

-      de développer l’offre de soins dans les zones en pénurie[1] ;

-      de mieux informer les citoyens sur les dispositifs existants et d’instaurer une culture d’évaluation des dispositifs.

I.  Les mesures pour encourager la prise en charge intégrée des patients

-   Mise en place du modèle «ASSISTEO»

Additionnel aux dispositifs IMPULSEO (cf. infra), ce nouveau modèle sera mis en place à partir de 2017 afin de renforcer la complémentarité du binôme « médecin-infirmier ». Cela permettra, conformément à la volonté du Ministre Maxime Prévot, de développer davantage la prise en charge globale du patient en y intégrant notamment un volet préventif. Les compétences des infirmiers répondent adéquatement aux tâches liées à la prévention. Ils sont également tout à fait en mesure de réaliser certains actes médicaux délégués comme les prises de sang, la vaccination, la surveillance de la glycémie, la prise de paramètres,… De cette manière, le médecin pourra se concentrer davantage à son rôle de médecin (pose d’un diagnostic, prescription,…). Au travers de ce partenariat, c’est l’efficience des soins de première ligne qui pourra être augmentée. Il s’agira également d’un incitant supplémentaire pour les médecins qui souhaitent s'installer en zone rurale.

-  Réorganisation de la prise en charge des maladies chroniques

Le développement de soins intégrés en faveur des malades chroniques fait l’objet d’une concertation approfondie entre les différents niveaux de pouvoir. Un plan conjoint Fédéral-Entités fédérées a d’ailleurs été mis en œuvre pour développer les initiatives d’approche intégrée en matière de maladies chroniques. Un premier appel à projet a permis de sélectionner 6 premiers projets-pilote en Wallonie, qui bénéficieront d’un financement pour la conception et la mise en œuvre d’un projet de prise en charge globale. 5 autres projets-pilotes feront prochainement l’objet d’un réexamen de leur candidature, en septembre 2016.

-  Favoriser la collaboration multidisciplinaire

La prise en charge globale du patient implique la collaboration de l’ensemble des acteurs de la première ligne de soins. C’est la raison pour laquelle le Ministre Maxime Prévot tient à encourager le développement d’associations de santé intégrée (maisons médicales) car elles offrent des services de soins de santé accessibles et en rassemblant au sein d’un même endroit différents praticiens. Ce soutien s’exprimera notamment au travers d’agrément et de subsides. Par ailleurs, l’échange électronique des données, le développement des télé-pratiques et l’utilisation d’outils communs (comme le BELRAI) sont autant d’outils qui doivent permettre la mise en place de meilleures synergies entre professionnels de la santé et d’optimaliser l’approche de prévention, voire de la développer davantage dans le continuum des soins. Le Ministre envisage également de renforcer le rôle des Services intégrés de soins à domicile (SISD) comme lieu de rassemblement interprofessionnel et d’élargir les missions des Réseaux locaux multidisciplinaires (RLM).

-  Faire évoluer le secteur palliatif wallon

La volonté du Ministre est de pérenniser le financement wallon accordé aux actions menées en matière de soins palliatifs en les intégrant dans le Code wallon de l’Action sociale. Cette mesure vise à assurer une stabilité aux plateformes et associations actives sur ce terrain qui constituent une réponse adéquate aux besoins de la population.

II. Mesures visant à développer l’offre de soins dans les zones en pénurie, principalement situées en milieu rural

-  Maintien des dispositifs IMPULSEO

Les médecins qui s’installent dans une zone en pénurie peuvent, au travers du dispositif « IMPULSEO I », bénéficier d’une prime à l’installation. D’un montant de 20.000 €, celle-ci répond à un véritable besoin sur le terrain. Le Ministre Maxime PREVOT a décidé de maintenir ce dispositif pour les médecins qui s’installent en zone de pénurie pour une période d’au moins 5 ans. Les interventions dans les charges salariales d’un employé administratif  ou dans des frais de télésecrétariat (« IMPULSEO II et III ») qui s’appliquent, elles, sur l’ensemble du territoire wallon, sont également maintenues. La seule modification par rapport au dispositif fédéral porte sur la possibilité de contracter un prêt à taux zéro. Loin de rencontrer un succès fracassant (moins de 30 prêts demandés en 2015), cet avantage ne répondait pas à un besoin du secteur, en raison notamment des taux bancaires du moment, particulièrement bas. Cette possibilité sera dès lors supprimée.

-  Développement des associations de santé intégrée (maisons médicales) en milieu rural

Si le développement d’associations de santé intégrée est une mesure qui sera encouragée de manière générale, elle le sera davantage en milieu rural grâce à la mobilisation des moyens disponibles dans le cadre du Plan wallon de Développement rural faisant appel aux possibilités de cofinancement Wallonie-FEADER (Fonds Européens Agricole pour le Développement Rural).

-  Loyer réduit pour les stagiaires et les assistants en médecine générale qui s’installent en zone rurale

En collaboration avec René Collin, Ministre de la Ruralité, le Ministre Maxime Prévot veut instaurer des mesures visant à soutenir les communes dans la création de logements pouvant accueillir des stagiaires et des assistants médecins généralistes pour les inciter à s’installer dans les zones rurales (sur le principe des logements tremplins). Par ailleurs, la création de « cabinets ruraux » favorisant les pratiques groupées sera également un des axes d’action qui sera développé.

III. Mesures transversales

-  Améliorer l’information auprès du public concernant les dispositifs existants

La Wallonie dispose déjà de nombreux services de première ligne de qualité, qui gagnent à être mieux connus, notamment auprès des patients socialement fragiles. Le Ministre mobilisera l’AViQ, l’Agence wallonne pour une Vie de Qualité, afin qu’un travail de sensibilisation soit mené tant auprès des acteurs de la première ligne que du public concerné.

-  Instaurer une évaluation continue des dispositifs

Le Ministre Prévot veut également impulser une culture d’évaluation des dispositifs au sein de la première ligne. En fixant les objectifs et en définissant les critères de réalisation de l’ensemble des dispositifs de la 1ère ligne. La qualité des prises en charge n’en pourra être qu’améliorée. Cette évaluation, qui sera mise en œuvre dès 2017, doit également permettre d’identifier ce qui fonctionne bien et de permettre l’échange de bonnes pratiques entre structures.

Dans son communiqué lundi, Maxime Prévot, Ministre wallon de la Santé, se réjouit de l’adoption de sa note-cadre par le Gouvernement wallon. « Les lignes pour une optimisation de la première ligne de soins sont désormais tracées, ce qui va permettre d’avancer dans cet important transfert de compétences qui concerne le citoyen wallon au premier plan. »

Liste des communes wallonnes situées en zone de pénurie (ordre alphabétique)



Carte des communes wallonnes situées en zone de pénurie (Cliquez ici pour agrandir la carte)