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Avez-vous déjà subi une agression dans votre cabinet? Vos réponses à notre enquête
11/04/2014 - 10:27
Photo: Shutterstock

Les chiffres inquiétants révélés la semaine dernière par l’Ordre National Français des médecins et publiés par MediPlanet vous ont, nous ont interpellés ! Connaissons-nous une situation similaire en Belgique ? Vous avez été nombreux à répondre. Découvrez les résultats et les réactions.

L’article publié la semaine dernière «  Violences contre les médecins : les chiffres qui inquiètent » et le peu de chiffres que nous disposons en Belgique sur les violences dans les cabinets médicaux nous avaient incités à lancer une mini-enquête pour répondre à 4 questions : Avez-vous déjà subi des violences, quels types de violences, avez-vous porté plainte et souhaitez-vous une formation à la gestion de la violence.

Vous êtes 66% à nous avoir répondu avoir déjà subi un acte de violence dans votre cabinet (contre 77% pour vos confrères flamands). Pas de différences significatives dans les spécialités. Généralistes et spécialistes sont ici égaux dans l’adversité !

Des chiffres qui paraissent peut être élevés mais les répondants concernés sont peut-être plus enclins à répondre que des confrères qui n’ont jamais été confrontés à la violence.

Mais de quel type de violence s’agit-il ? Verbale ou physique ?

Majoritairement verbale (66%) la violence s’est malheureusement également manifestée de façon physique dans 34% des cas. Des chiffres que l’on retrouve, à un pourcent près, dans le nord du pays.

Une situation que le VAS (l’aile flamande de l’ABSyM) avait déjà constaté lors d’une enquête publiée début de cette année.

Pour David Desmet, porte-parole de l’ABSyM, « « la violence dans les cabinets de médecins est un problème grave qui va au-delà des anecdotes spectaculaires dont les journaux font parfois échos. L’ABSyM ne fait aucune distinction entre la violence verbale et physique. La  violence verbale peut également avoir des conséquences graves pour le médecin. » L’ABSyM, poursuit David Desmet,  « continuera à travailler tant au niveau politique que policier  pour que le médecin puisse travailler dans un cadre le préservant des agressions et de l’insécurité «

A la question « Avez-vous porté plainte ? » comme en France, le résultat interpelle …

Vous êtes seulement 19% (25% chez les confrères flamands) à avoir porté plainte !

Pour le Dr. Paul Vollemaere du GBO, « je suis troublé par le peu de plaintes déposées, mais pas que dans cette matière: en matière de violences conjugales, de viols, de harcèlements moral ou sexuels, de vol à la tire, de vandalisme, de dégâts matériels par tiers non identifiés,... combien de plaintes non déposées ? «  Pour Paul Vollemaere «  tout cela est le reflet du sentiment d'impuissance et de non fonctionnement de la justice qu'a parfois le citoyen lambda. La crainte de représailles parfois, la proximité relationnelle souvent, fait aussi baisser le nombre de plaintes. »

« Seuls pour les cas les plus graves de violence physique, avec dégâts corporels ou matériels importants, il sera porté plainte à coût sûr » conclut-il.

Une analyse partagée par l’ABSyM qui estime néanmoins que le médecin devrait porter plainte plus souvent. Dans l’enquête publiée par le VAS, les médecins interrogés indiquaient que les cas de menace ou de violence étaient principalement le fait de patients qui souffraient de problèmes de santé mentale, d’alcoolisme ou de toxicomanie.

En France, dans 30 % des cas, l'incident se déclenche à la suite d'un reproche dans la prise en charge du patient. "Les médecins sont formés à soigner, pas à traiter ce genre de comportement face auxquels ils peuvent se retrouver perdus et démunis", expliquait M. Le Douarin, secrétaire général adjoint de l'Ordre des médecins français.

Une situation qui mérite une formation aux situations dangereuses ?

C’était notre dernière question à laquelle vous avez répondu majoritairement oui (61%) du côté francophone, alors que les confrères néerlandophones semblent plus partagés (50 %).

En tout cas, peut être , une piste de réflexion pour tous les acteurs de terrain qui veulent rendre la pratique de la médecine plus sûre face à ces chiffres inquiétants de violence envers les médecins.

 

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